Andrei Rus a 28 ans et vient de Bucarest en Roumanie. Il coordonne la revue de cinéma «Film Menu» où il écrit des critiques de cinéma et donne des cours sur l’histoire du cinéma à l’Université de Bucarest. Présent au festival de cinéma de Douarnenez en 2013 (programmation “Roumanie, une expérience cinématographique), il répond aux questions du Kezako, le journal du festival. (Extraits)
Qu’est ce qui peut expliquer cette vitalité du cinéma roumain aujourd’hui ?
Il y a une révolte contre la métamorphose, ce type de cinéma des décennies précé- dentes. Ils présentent des héros passifs. Leurs protagonistes observent, mais ils ne peuvent rien faire pour changer les choses. Cela avantage les commentaires sociaux, le regard sur les structures sociales, sur ce qui se passe dans le quotidien. Cela plaît à l’étranger, mais les Roumains sont moins intéressés par ce cinéma parce qu’ils connaissent cette réalité.
Comment ce succès du cinéma roumain est-il perçu en Roumanie?
C’est étrange. Il y a un parallèle avec l’équipe féminine de gymnastique. On était très bon en gymnastique, c’était une fierté nationale, on était les meilleurs. Et quand l’équipe a été moins bonne ça a été perçu comme le destin, personne n’a rien fait pour changer cela. C’est pareil avec le cinéma. Quand un film roumain gagne un prix important il fait 2-3 jours la Une de la presse et après c’est fini, on n’en parle plus et rien n’est fait pour améliorer les choses. Douarnenez a 15.000 habitants et possède deux cinémas. En Roumanie des villes de 100.000 n’en possèdent pas !