L’interrogation pourrait servir de fil conducteur à cette nouvelle édition de Motor! En regard – puisque nous sommes tous le voisin de quelqu’un -, qui sommes-nous ? qui croyons-nous être ? Le cinéma en a souvent fait son sel, mais les cinéastes roumains cultivent cet art si particulier d’insister avec un zèle et une élégance renouvelés (teintés d’un humour absurde et nécessaire) sur cette redoutable question.
« L’art de filmer le non-dit, tout ce qui se trame sous la surface, les terribles remous intérieurs…» Si Radu Muntean (qui viendra présenter en avant-première L’étage du dessous) excelle en ce domaine, il sait aussi l’importance – comme la plupart des réalisateurs et scénaristes roumains de sa génération, – d’interroger un passé plus ou moins proche : le début du XIXè siècle, l’époque communiste, la « libération » de 1989… et constater au passage, et non sans un certain malaise, comment ces époques transpirent encore aujourd’hui.
Faut-il le rappeler, le cinéma roumain de ces dix dernières années est partout célébré, récompensé. Encore peu présent sur nos écrans de télévision en raison notamment de la faiblesse de son industrie (quelques dizaines de films produits par an), il continue vaille que vaille à être promu et diffusé grâce au concours de nombreux festivals et salles à travers le monde. Mais c’est avant tout cette précision du trait, ce réalisme faussement désabusé, qui récompensent et réactivent chaque année notre soif de cinéma.
Depuis 2008,Toulouse est l’une des rares villes françaises à le célébrer. Cette 7ème édition (tiens, l’âge de raison) devra se passer du soutien municipal. Raison de plus pour courir le risque d’en parler à votre voisin… On compte sur vous. Motor!